Origine et Territoire
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Origine et Territoire
Les Himbas, un peuple semi-nomade d'environ 10 000 à 15 000 individus, vivent principalement dans le Kaokoland, une région de 30 000 km² au nord-ouest de la Namibie. Environ 3 000 Himbas résident également en Angola, de l'autre côté du fleuve Kunene, frontière héritée de la colonisation qui divise plusieurs groupes ethniques comme les Héréros, les Ovambos et les Sans entre la Namibie et ses voisins. Les Himbas sont une branche du peuple Héréro et appartiennent au groupe linguistique bantou, répandu en Afrique australe.
Région du Kaokoland
Les chutes Epupa
Femme Herero
San
Histoire
Arrivée et Nomadisme (XVe-XVIe siècles): Les Hereros seraient arrivés dans la région depuis le Botswana actuel. La plupart des Héréros poursuivent leur route jusqu’au centre de la Namibie tandis qu'un petit groupe, les Himbas, s'installe dans le Kaokoland (signifiant "terre lointaine"). L'influence des missionnaires allemands sur les Héréros, notamment l'adoption de vêtements occidentaux, a contribué à différencier les deux groupes, les Himbas conservant leurs traditions animistes.
Exil et Survie en Angola (Milieu du XIXe siècle): Les Himbas, comme les Héréros, ont été persécutés par l'armée coloniale allemande. Le génocide ordonné par Lothar von Trotha en 1904 a décimé 80% des Héréros et 50% des Namas, soit environ 65 000 Herero et 10 000 Nama. "Tout Héréro découvert dans les limites du territoire allemand, armé comme désarmé, avec ou sans bétail, sera abattu. Je n'accepte ni femme ni enfant. Ils doivent partir ou mourir". Attaqués et privés de leurs troupeaux, les Himbas ont dû se réfugier en Angola. Pour survivre, ils ont pratiqué la chasse et la cueillette, une activité considérée comme humiliante pour un peuple pastoral. C'est de cette période qu'ils tirent leur nom : "Himba" signifierait "mendiants".
Retour et Prospérité (Années 1920-1970): Avec la colonisation sud-africaine, les Himbas sont retournés en Namibie, traversant à nouveau le Kunene. Ils ont progressivement reconstruit leurs troupeaux et sont devenus, dans les années 1970, l'un des peuples pasteurs les plus prospères d'Afrique.
Nouvelle Épreuve et Résilience (1980): Avec la guerre d'indépendance les Himbas ont vu leurs activités pastorales et commerciales restreintes. Beaucoup d'hommes ont été enrôlés de force dans l'armée sud-africaine. Une grande sècheresse décime les deux tiers de leur cheptel.
Indépendance et Renaissance (après 1990): En 1990, la Namibie accède enfin à l'indépendance. Le président Samuel Nujoma proclame alors : "La dernière colonie d'Afrique est, dès aujourd'hui, liberée ! Désormais, le futur de notre nation repose entre nos mains." L'indépendance de la Namibie a marqué un tournant plus positif pour les Himbas. Avec le retour de la paix et des pluies, leurs troupeaux ont pu se reconstituer.
Prisonniers Herero et Nama
Samuel Nujoma, premier président de la Namibie
Le feu sacré
La spiritualité Himba : le feu sacré, ancêtres et Mukuru
La spiritualité Himba est profondément ancrée dans leur mode de vie et leur relation avec la nature. Ils vénèrent un dieu créateur, Mukuru, et entretiennent un lien fort avec leurs ancêtres, considérés comme des intermédiaires entre le monde des vivants et celui des esprits. Au cœur de leurs croyances et pratiques religieuses se trouve le feu sacré, symbole de vie et de continuité.
Mukuru, le dieu créateur :
Mukuru est le dieu créateur, la force suprême qui a donné naissance au monde et à tout ce qu'il contient. Il est considéré comme bienveillant mais distant, n'intervenant pas directement dans les affaires humaines. Les Himbas s'adressent à lui par l'intermédiaire de leurs ancêtres.
Le culte des ancêtres :
Les ancêtres jouent un rôle central dans la spiritualité Himba. Ils sont considérés comme des guides et des protecteurs, veillant sur leurs descendants. Les Himbas leur rendent hommage et sollicitent leur aide par des offrandes et des prières. Leur présence est ressentie dans tous les aspects de la vie quotidienne.
Le feu sacré, Okuruwo :
Le feu sacré, Okuruwo, est un élément essentiel de la vie spirituelle Himba. Allumé par le chef de famille, il représente le lien avec Mukuru et les ancêtres. Il est perpétuellement entretenu, symbole de la continuité de la vie et de la communauté. Le feu sacré est le centre de nombreux rituels et cérémonies. Il est considéré comme une source de purification et de protection.
Les rituels et cérémonies :
Les Himbas pratiquent différents rituels et cérémonies pour honorer Mukuru et leurs ancêtres, demander leur protection ou célébrer des événements importants de la vie. Ces cérémonies impliquent souvent des chants, des danses et des offrandes. Le feu sacré joue un rôle central dans ces rituels, servant de point focal pour les prières et les offrandes.
Le rôle du devin, le Omiti :
Le devin, appelé Omiti, joue un rôle important dans la communauté Himba. Il est capable de communiquer avec les ancêtres et de guider les membres de la tribu dans leurs décisions. Il intervient également pour soigner les maladies et résoudre les conflits.
Le peuple rouge, la place de l'ocre
L'ocre, pigment de vie chez les Himbas
L'ocre, bien plus qu'un simple pigment, occupe une place centrale dans la culture Himba. Cette terre argileuse, de couleur rouge orangé, est omniprésente dans leur quotidien, imprégnant les corps des femmes. Elle symbolise la vie, la beauté et l'identité culturelle du peuple Himba.
Préparation et application de l'otjize :
Le mélange emblématique à base d'ocre, appelé otjize, est une pâte onctueuse obtenue en broyant finement l'ocre puis en la mélangeant à de la graisse animale. Cette préparation, appliquée quotidiennement sur la peau et les cheveux des femmes, aurait de multiples fonctions. Elle protège des rayons du soleil, du vent sec et des insectes, hydrate la peau et les cheveux en profondeur, et leur confère cette teinte rouge caractéristique qui distingue les femmes Himbas, c'est aussi un symbole de beauté. L'application de l'otjize est un rituel social important, un moment de partage et de lien entre les femmes de la communauté.
L'ocre, marqueur social et culturel :
La couleur ocre est un véritable marqueur identitaire pour les Himbas, notamment pour les femmes. Elle symbolise leur appartenance à ce groupe ethnique et leur lien à la terre, source de vie et de beauté. L'omniprésence de l'ocre dans la vie des femmes Himbas a cependant des conséquences pratiques. La couleur rouge, tenace, colore tout ce qu'elles touchent, rendant parfois difficiles certaines interactions avec le monde extérieur. Se rendre en ville, par exemple, et utiliser des moyens de transport modernes comme une voiture peut s'avérer compliqué pour les femmes, l'ocre risquant de laisser des traces.
Un patrimoine culturel à préserver :
L'utilisation de l'ocre par les Himbas, et plus particulièrement par les femmes, est un témoignage vivant de leur riche patrimoine culturel. Malgré les influences extérieures et l'évolution des modes de vie, la tradition de l'otjize perdure, transmise de génération en génération, affirmant l'identité et la beauté unique de ce peuple. La préservation de cette pratique ancestrale est essentielle pour maintenir la richesse culturelle des Himbas et leur lien profond avec la nature.
La nourriture
La nourriture Himba : une adaptation ingénieuse à un environnement aride
La vie dans les régions arides de la Namibie exige une grande ingéniosité pour se nourrir. Les Himbas, peuple pastoral semi-nomade, ont développé au fil des siècles des stratégies d'adaptation remarquables pour subvenir à leurs besoins alimentaires. Leur régime alimentaire, principalement basé sur les ressources disponibles dans leur environnement, reflète leur lien profond avec la nature et leur mode de vie traditionnel.
L'élevage, pilier de l'alimentation Himba :
Les Himbas sont avant tout des éleveurs. Leurs troupeaux de chèvres et de vaches constituent leur principale source de nourriture et de richesse. Le lait, frais ou caillé, est un aliment de base consommé quotidiennement. La viande est réservée aux occasions spéciales, comme les cérémonies ou les fêtes, ou en cas de nécessité, comme lors de la sécheresse.
Durant la saison sèche, la survie des troupeaux devient un défi majeur. Certains villages doivent envoyer leurs vaches dans des régions plus éloignées, parfois à plusieurs jours de marche, pour trouver des pâturages. Si cette transhumance permet au troupeau de survivre, elle prive de facto le village de lait de vache, une ressource alimentaire essentielle. Pendant cette période, le village ne peut compter que sur le peu de lait de chèvre produit.
Les ressources de la terre :
Malgré l'aridité de leur environnement, les Himbas tirent également profit des ressources végétales disponibles. Ils récoltent des fruits sauvages, des racines, des tubercules et des feuilles comestibles selon les saisons.
La connaissance des plantes et de leurs propriétés est transmise de génération en génération. Le maïs est cultivé uniquement durant la saison des pluies, permettant une seule récolte par an. Après la récolte, le maïs est réduit en farine en étant écrasé sur de grosses pierres. Certains villages cultivent aussi des courges et des pastèques. Cependant, la production agricole est quasi systématiquement insuffisante pour couvrir les besoins alimentaires de la communauté, notamment durant la saison sèche, où l'achat de sacs de farine devient nécessaire.
La cuisine Himba : simplicité et ingéniosité :
La cuisine Himba est simple et adaptée à leur mode de vie nomade. Les aliments sont cuits sur un feu de bois, dans de grosses marmites. Le lait caillé est un ingrédient de base, utilisé dans de nombreuses préparations. Le farine de mais est cuite dans l'eau, transformées en bouillie. Les fruits et les légumes sauvages sont consommés frais ou séchés pour être conservés.
L'adaptation aux périodes de sécheresse :
Les régions arides de la Namibie sont sujettes à des périodes de sécheresse, qui mettent à rude épreuve les ressources alimentaires. Les Himbas ont développé des stratégies pour faire face à ces périodes difficiles. La solidarité au sein de la communauté est essentielle pour traverser ces périodes difficiles. L'achat de farine, rendu nécessaire par l'insuffisance des récoltes, représente une charge financière importante pour les familles Himbas durant la saison sèche.
L'évolution des habitudes alimentaires :
Comme de nombreuses cultures traditionnelles, les Himbas sont confrontés à l'influence du monde extérieur et à l'évolution des modes de vie. L'accès à de nouveaux aliments, notamment des produits transformés, peut modifier leurs habitudes alimentaires.
Les bijoux Himbas : une parure chargée de sens
Leurs bijoux, bien plus que de simples ornements, jouent un rôle essentiel dans leur culture, reflétant leur identité et leur statut social. La fabrication des bijoux Himbas est un art transmis de génération en génération, principalement par les femmes. Utilisant des matériaux issus de leur environnement, elles transforment avec habileté des éléments naturels facilement accessible.
Quels matériaux utilisés
Matériaux d'origine animale
Cuir: Provenant de chèvres, de vaches et de moutons, le cuir est un matériau essentiel. Après avoir été tanné avec de l'otjize (mélange d'ocre rouge, de beurre clarifié et d'herbes), il acquiert sa couleur rouge orangé caractéristique. Il est ensuite utilisé pour fabriquer des jupes, des bracelets, des colliers, des ceintures et des ornements pour les cheveux. L'épaisseur et la texture du cuir peuvent varier en fonction de l'animal et de l'utilisation prévue.
Coquilles d'œuf d'autruche: Taillées en perles, elles sont utilisées dans la confection de colliers et de bracelets. Elles peuvent également être incorporées dans des ornements de cheveux. Leur couleur blanc cassé contraste avec l'ocre rouge.
Os et cornes: Plus rarement utilisés, les os et les cornes peuvent être taillés et polis pour créer des pendentifs ou des perles.
Matériaux végétaux:
Feuilles de palmier: Tressées, elles servent de cordelettes pour assembler les différents éléments des bijoux ou pour créer des bracelets et des colliers. Leurs fibres résistantes et souples en font un matériau idéal.
Graines et coques: Différentes graines et coques de fruits peuvent être utilisées comme perles, ajoutant de la texture et de la couleur aux bijoux.
Matériaux minéraux et métalliques :
Métal: Le fer et le cuivre sont les métaux les plus couramment utilisés. Le fer, souvent recyclé d'objets occidentaux, est travaillé pour créer des bracelets, des anneaux de cheville et des pendentifs. Le cuivre, plus rare, est apprécié pour sa couleur brillante.
Pierres et perles de verre: Les Himbas incorporent parfois des perles de verre colorées, acquises par le commerce, dans leurs bijoux.
Il est important de noter que l'utilisation de ces matériaux et les techniques de fabrication peuvent varier d'un clan à l'autre et évoluer avec le temps. L'influence du monde extérieur et l'accès à de nouveaux matériaux peuvent également jouer un rôle dans l'évolution des bijoux Himbas. Les feuilles de palmier sont par exemple de plus en plus remplacé par du plastique provenant des sacs
Les bijoux Himbas : un langage silencieux
Bien plus que de simples ornements, les bijoux Himbas constituent un véritable langage silencieux, porteurs de significations profondes et complexes. Ils reflètent l'identité, le statut social et les étapes importantes de la vie de chaque individu. Chaque pièce, soigneusement fabriquée et portée avec fierté, raconte une histoire et témoigne d'une culture riche et vivante. Découvrons quelques exemples de ces symboles précieux :
Ohumba : Cette petite coquille d'escargot, portée autour du cou par les jeunes filles avant la puberté, est bien plus qu'un simple bijou. Elle symbolise leur innocence et leur statut pré-pubère. Le jour de leur initiation à la féminité, l'ohumba est retirée, marquant ainsi leur passage à l'âge adulte et leur entrée dans le monde des femmes.
Erembe : Ces lourds bracelets de cheville en fer, souvent portés par paires, sont réservés aux femmes mariées. Leur poids symbolise la stabilité et l'ancrage à la terre, mais aussi les liens du mariage qui unissent la femme à son époux. Ils rappellent également le rôle important des femmes dans la société Himba, gardiennes du foyer et responsables des tâches domestiques.
Ozondato : Ce collier ras-de-cou, composé de perles de coquillages ou d'œuf d'autruche, est un symbole d'amour et d'union. Il est souvent offert par le mari à son épouse et témoigne de leur lien conjugal. La finesse et la délicatesse de ce collier contrastent avec la robustesse des erembe, soulignant la complémentarité des rôles masculins et féminins.
Ondjaba : Cette imposante couronne de cuir ornée de perles et de métal est portée par les femmes mariées. Elle est un signe de prestige et de respect au sein de la communauté. Plus la couronne est élaborée et ornée, plus le statut social de la femme est élevé. Elle témoigne de son expérience et de sa sagesse.
Ombepo : Cette coiffe, portée par les hommes après leur initiation, est généralement faite de peau de chèvre et ornée de plumes. Elle marque leur passage à l'âge adulte et leur nouveau statut de guerrier et de protecteur de la communauté. L'ombepo symbolise la force, le courage et la responsabilité.
Les colliers en perles de verre : L'arrivée des perles de verre, grâce aux échanges commerciaux, a enrichi la palette de matériaux utilisés par les Himbas. Les couleurs et les motifs de ces colliers peuvent avoir des significations spécifiques, variant selon les clans. Ils peuvent représenter l'appartenance à un groupe, le statut social ou simplement l'expression d'une préférence esthétique.
Les bijoux Himbas et les rites de passage : une parure en évolution
Les bijoux Himbas ne sont pas statiques. Ils évoluent avec la personne qui les porte, marquant les différentes étapes de sa vie et les transitions importantes. Des la naissance jusqu'à la mort, les parures accompagnent les Himbas, reflétant leur statut et leur rôle au sein de la communauté. Voici quelques exemples de ces transformations :
La naissance : Dès leur plus jeune âge, les enfants Himbas portent des bijoux simples, souvent des bracelets en cuir ou des colliers de perles. Ces premiers ornements protègent l'enfant et marquent son appartenance à la communauté.
L'enfance et l'adolescence : Pour les jeunes filles, le port de l'ohumba, la petite coquille d'escargot, symbolise leur innocence et leur statut pré-pubère. Les garçons, quant à eux, peuvent commencer à porter des petits ornements qui annoncent leur future initiation.
Le passage à l'âge adulte : C'est une étape cruciale marquée par des changements importants dans les parures. Pour les filles, l'ohumba est retirée lors de la cérémonie d'initiation, et elles commencent à porter des bijoux plus élaborés, symbole de leur nouveau statut de femme. Les garçons, après leur initiation, reçoivent l'ombepo, la coiffe qui marque leur entrée dans le monde des adultes.
Le mariage : Le mariage est un autre moment clé, symbolisé par de nouvelles parures. Les femmes mariées portent des bracelets de cheville en fer (erembe) et des couronnes ornées (ondjaba), signes de leur engagement et de leur statut social.
La maternité : Les femmes qui deviennent mères peuvent ajouter des éléments spécifiques à leurs bijoux, symbolisant la fertilité et la protection de leurs enfants.
Le deuil : En période de deuil, les bijoux peuvent être retirés ou modifiés en signe de respect pour le défunt.
L'évolution des styles :
Il est important de noter que les styles et les matériaux utilisés peuvent évoluer avec le temps et varier d'une région à l'autre. L'influence du monde extérieur et l'accès à de nouveaux matériaux peuvent également jouer un rôle dans ces transformations. Cependant, la signification profonde des bijoux et leur importance dans les rites de passage restent des éléments essentiels de la culture Himba.
L'habitat Himba
L'habitat Himba : une empreinte écologique minimale
L'habitat traditionnel des Himbas reflète leur mode de vie semi-nomade et leur adaptation ingénieuse à l'environnement aride de la Namibie. Leurs villages, appelés onganda, sont des structures circulaires. Construit à partir de matériaux 100% naturels, il ne laisse aucune trace ou pollution.
L'onganda, cœur de la vie sociale :
L'onganda, unité de base de la société Himba, est une structure circulaire composée de plusieurs huttes disposées autour d'un espace central, le kraal, où le bétail est gardé la nuit. Un élément essentiel de l'onganda est le feu sacré, okuruwo, symbole de la vie et du lien avec les ancêtres. Le feu sacré n'est présent que dans certain Onganda et se situe devant la hutte du chef, soulignant son importance spirituelle et son rôle central dans la communauté. L'onganda est un lieu de vie communautaire où se déroulent les activités quotidiennes, les réunions et les cérémonies.
Des huttes écologiques :
Les huttes Himbas sont construites avec un mélange d'eau, de bouse de vache et de sable, des matériaux entièrement naturels et disponibles localement. Ce mode de construction, ancestral et respectueux de l'environnement, ne laisse aucune empreinte polluante. Lorsque les Himbas déplacent leur village, les huttes retournent à la terre, se décomposant sans laisser de trace.
Construction et entretien des huttes :
La construction des huttes ne peut se faire que lorsque les vaches sont présentes au village, généralement pendant la saison des pluies, car leur bouse est un élément essentiel du mélange de construction. Les huttes doivent être refaites régulièrement, car les pluies, même rares, abîment les constructions. Le même mélange est utilisé pour le sol de la hutte, créant une surface lisse et plus facile à nettoyer. L'intérieur est dépouillé ; des peaux de vache servent de literie. L'hiver un feu est allumé dans chaque hutte pour la chaleur et pour assainir les murs grâce à la fumée.
Organisation, mobilité, et évolution :
L’espace au sein de l’onganda est organisé de manière symbolique, la hutte du chef étant généralement orientée vers l'est. Le mode de vie semi-nomade implique une certaine mobilité, facilitée par la simplicité de construction des huttes. Malgré l’introduction de matériaux modernes dans certains villages, la structure circulaire de l’onganda et l’importance du feu sacré restent des éléments clés de la culture Himba.
L'impact du changement climatique sur les Himbas : une menace grandissante
Les Himbas, sont particulièrement vulnérables aux effets du changement climatique. Leur mode de vie traditionnel, étroitement lié à l'élevage et aux ressources naturelles, est menacé par les bouleversements environnementaux qui affectent leur région.
Des sécheresses plus fréquentes et plus intenses :
L'augmentation des températures et la modification des régimes de précipitations entraînent des sécheresses plus fréquentes et plus intenses en Namibie. Ces sécheresses prolongées ont un impact dévastateur sur les troupeaux des Himbas, leur principale source de nourriture et de richesse. La raréfaction de l'eau et des pâturages oblige les Himbas à parcourir de plus longues distances pour trouver des ressources pour leurs animaux.
La diminution des ressources en eau :
L'accès à l'eau est un défi majeur pour les Himbas. Le changement climatique aggrave la pénurie d'eau, rendant plus difficile l'approvisionnement des familles et des troupeaux. Les points d'eau traditionnels s'assèchent, obligeant les Himbas à creuser des puits plus profonds ou à se déplacer vers des zones où l'eau est plus accessible. Cette situation accroît la compétition pour les ressources en eau et peut entraîner des conflits.
La perte de biodiversité :
La modification des écosystèmes due au changement climatique affecte la biodiversité de la région. La disparition de certaines plantes sauvages, utilisées par les Himbas pour se nourrir ou pour soigner leurs animaux, fragilise leur sécurité alimentaire. La raréfaction des ressources naturelles rend également plus difficile la pratique de la médecine traditionnelle, qui repose sur les plantes locales.
L'impact sur la santé :
Les changements climatiques ont également des conséquences sur la santé des Himbas. Les périodes de sécheresse et la malnutrition affaiblissent les défenses immunitaires, rendant les populations plus vulnérables aux maladies. L'augmentation des températures peut également favoriser la propagation de certaines maladies infectieuses.
Des adaptations nécessaires :
Face à ces défis, les Himbas sont contraints de s'adapter. Certaines communautés se tournent vers l'agriculture, malgré les conditions difficiles. D'autres cherchent de nouvelles sources de revenus, comme le tourisme. L'accès à l'éducation et à la formation est une voie possible pour aider les Himbas à diversifier leurs activités et à s'adapter aux changements climatiques.
La nécessité d'une action collective :
La lutte contre le changement climatique est un enjeu mondial qui nécessite une action collective. Il est crucial de soutenir les communautés vulnérables, comme les Himbas, en les aidant à s'adapter aux changements environnementaux et en promouvant des solutions durables pour préserver leurs modes de vie et leurs cultures. La sensibilisation à leur situation et le soutien aux initiatives locales sont essentiels pour les aider à faire face à ce défi majeur.
Rencontrer les Himbas
Vous rêvez de découvrir la culture Himba lors de votre voyage en Namibie ? L'association Muhuka Namibia vous propose quelques conseils pour une rencontre respectueuse et enrichissante avec ce peuple ancestral. Nous ne sommes pas une agence de voyage, mais nous avons à cœur de promouvoir un tourisme responsable et de vous guider dans cette expérience unique.
Tourisme et tradition : un équilibre fragile
La sédentarisation a poussé les Himbas à trouver un équilibre délicat entre modernité et traditions. L'élevage et la culture restent leurs principales activités, mais les ressources manquent. L'ouverture au tourisme, avec les visites de villages, la vente d'artisanat et les démonstrations de savoir-faire, est devenue un complement de revenus pour de nombreuses familles.
Une rencontre humaine, oui, mais sous certaines conditions
L’idée de rencontrer les Himbas est séduisante, mais il est important de se questionner sur l'impact de cette visite. L'objectif est de privilégier un véritable échange humain, loin du voyeurisme, et de s'assurer que la rencontre profite réellement à la communauté.
Règles de conduite pour une rencontre respectueuse :
Faites vous obligatoirement accompagner d'un guide Himba anglophone. Il facilitera la communication, expliquera les coutumes locales et organisera la rencontre dans les meilleures conditions. Nous vous conseillons tout particulièrement de contacter Beauty Tomona via What's app (+264 81 710 1442)
Politesse et respect avant tout. Demandez l'autorisation avant d'entrer dans un campement ou une case, et avant de prendre des photos.
Des cadeaux utiles, plutôt que des souvenirs. Privilégiez les produits locaux et durables achetés en Namibie : ocre, couvertures, aliments non périssables (huile, farine de maïs, sucre, café…). Évitez les bonbons et les confiseries.
Soutenez l'artisanat local. Achetez des produits artisanaux si l'occasion se présente.
Envisagez un don. C'est le moyen le plus direct de soutenir la communauté. Les Himbas ont des besoins concrets : réparation des puits, accès aux soins, scolarisation des enfants, vaccination du bétail, transports… Votre contribution, même modeste, peut faire une réelle différence.
Privilégiez un séjour le plus long possible. La plupart des touristes ne passent que quelques heures, voire quelques minutes, dans un village Himba. Un temps bien trop court pour un échange véritable. En restant plus longtemps, idéalement plusieurs jours, vous créerez un lien plus profond avec la famille qui vous accueille, pour une expérience enrichissante des deux côtés.
En suivant ces quelques conseils, vous contribuerez à une expérience enrichissante, tant pour vous que pour la communauté Himba.